Montréal, le 12 juin 2012. Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) demande un contrôle universel et obligatoire des loyers. Encore cette année, le RCLALQ constate que le loyer moyen au Québec augmente beaucoup plus que le taux d’ajustement de la Régie du logement. En effet, la hausse moyenne de loyer est 2,7 fois plus importante que si la Régie avait tranché sur la hausse.
Le RCLALQ s’inquiète des hausses abusives de loyer pour les studios à Montréal, une hausse de 4,2%. C’est huit fois plus élevée que ce que la Régie aurait autorisé dans 75% des cas, à savoir dans les logements où le chauffage est à charge des locataires et pour lesquels aucune réparation n’aurait été faite. Le RCLALQ est toutefois soulagé de constater une certaine stabilité au niveau des prix des grands logements (3 chambres et plus) dans les villes de Québec et Montréal. « Après 12 années de hausses abusives de loyer, la capacité de payer des familles est atteinte » a affirmé France Emond, porte-parole du RCLALQ. La démonstration est flagrante à Québec. En dépit d’un marché en faveur des propriétaires, avec une pénurie de logements qui persiste, les prix des logements sont demeurés relativement stables. Ceci étant dit, les logements de deux chambres à coucher ont continué d’augmenter passant de 711$ à 725$, une hausse de 2%.
Force est de constater que c’est à Saguenay que la situation est la plus difficile. La pénurie est généralisée avec un taux d’inoccupation qui frise le 0%. Malgré tout, les loyers ont continué d’augmenter, 2,1% en moyenne. La hausse s’élève même à 4% pour les logements de trois chambres à coucher. Ailleurs en province, la situation demeure également inquiétante. À Gatineau, par exemple, la pénurie s’accentue pour les logements familiaux; le taux d’inoccupation passant de 2% à 1,6% avec des hausses de loyer qui atteignent 1,6%. Selon le RCLALQ, la situation demeure problématique sur l’ensemble du territoire avec un taux d’inoccupation à 2,2%.
Le RCLALQ rappelle aux ménages en recherche de logement que les propriétaires ont l’obligation de déclarer le loyer le plus bas payé dans les douze derniers mois. C’est dans la section G du bail que doit se retrouver cette information. « Or, cette section du bail n’est jamais remplie » déplore madame Emond. Les locataires ne peuvent pas exercer leurs recours en fixation de loyer sans connaître l’ancien prix. Un registre des loyers permettrait aux locataires de se prémunir des hausses abusives de loyer lors de la signature d’un bail. France Emond s’est dite choquée que le gouvernement refuse d’aller de l’avant avec le registre privant ainsi, selon elle, les locataires de leur seul recours.
Selon le RCLALQ, l’automne pourrait bien être chaud. Le RCLALQ entend talonner le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, Laurent Lessard, sur ce dossier. « Notre priorité pour les locataires est d’obtenir un véritable contrôle des loyers » de conclure madame Emond.