Montréal, le 12 février 2013 – Alors que la période de renouvellement des baux bat son plein, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) organise à l’échelle provinciale une journée d’éducation populaire sur le contrôle des loyers. Cette journée vise à mobiliser les locataires afin de revendiquer collectivement un contrôle universel et obligatoire des loyers. Le RCLALQ milite depuis plus de trente ans pour une meilleure réglementation du marché privé et déplore que le contrôle des loyers repose toujours sur les ménages locataires.
« Par ailleurs, refuser une augmentation de loyer n’est pas une mince affaire », affirme France Emond, porte-parole du RCLALQ. « Plusieurs ménages acceptent des hausses de loyer par peur du propriétaire, par crainte de représailles ou par ignorance de la loi » ajoute-t-elle. Le RCLALQ rappelle que les loyers ont augmenté de 33% dans la dernière décennie. Madame Emond a également tenu à préciser que le loyer est souvent la dépense la plus importante des ménages. La Société d’habitation du Québec publiait récemment que 245 755 ménages locataires doivent consacrer de 30 à 50% de leur revenu pour se loger et 203 080 autres ménages locataires en consacrent plus de 50%. Dans certains cas, le revenu est tout simplement insuffisant pour pouvoir se loger.
Pourtant, il serait facile de réglementer le marché privé afin d’éviter ces situations, plaide madame Emond. Selon elle, il suffirait de rendre obligatoire les mécanismes de contrôle des loyers déjà en place. En effet, la Régie du logement publie à chaque année une grille de calcul basé sur le Règlement sur les critères de fixation de loyer, en vigueur à la Régie. « Il faudrait juste un peu de courage politique! Le gouvernement fléchit trop devant le lobby insatiable des propriétaires qui plaident vivement contre le fait de rendre ces outils obligatoires! » déplore madame Emond.
En ce moment, ce sont les locataires qui doivent estimer le caractère abusif ou non de leur avis d’augmentation. Or, les locataires ne disposent pas de toutes les informations nécessaires pour statuer adéquatement sur la hausse. « Dans un tel contexte, les propriétaires ont beau jeu d’exagérer leur demandes » déplore madame Emond.
Pour presser le gouvernement à agir, le RCLALQ entame aujourd’hui une mobilisation qui culminera avec la Journée des locataires le 24 avril. Les mal logés du Québec sont invités à joindre leurs voix à celles de centaines d’autres déjà en marche pour un contrôle universel et obligatoire des loyers.