Montréal, le 24 avril 2013 – À l’occasion de la Journée des locataires, quelques centaines de personnes ont manifesté sur la promenade Ontario en plein cœur du quartier Hochelaga-Maisonneuve pour demander un contrôle des loyers. Les locataires se sont rendus jusqu’à la Place Valois, un lieu chic du nouveau quartier HoMa où la population locale n’a plus accès. « Pas de HoMa dans Hochelaga » ont lancé les organisatrices de la manif alors que les locataires installaient des campements de fortune sur la Place. Par ce geste, les locataires voulaient dénoncer l’embourgeoisement des quartiers et ses effets sur les loyers.
Le RCLALQ rappelle que les loyers ont augmenté de 33% dans la dernière décennie. Ces fortes hausses de loyer s’expliquent en partie par la prolifération des condos et la spéculation qui font gonfler le prix des propriétés. Cela a pour effet d’augmenter les taxes municipales de toutes les propriétés d’un même quartier faisant ainsi pression sur le coût des loyers et chassant les ménages les plus pauvres vers la périphérie. Selon les plus récents chiffres de la Société d’habitation du Québec, 5 755 ménages locataires doivent consacrer de 30 à 50% de leur revenu pour se loger et 203 080 autres ménages locataires en consacrent plus de 50%.
Le RCLALQ demande au gouvernement de réglementer le marché locatif privé pour mettre un frein aux hausses de loyer et maintenir les populations en place dans leur quartier. « Une augmentation de loyer de 10$, 20$ ou 30$ représente autant d’argent qui ne pourra être consacré dans le budget mensuel à la nourriture, aux vêtements ou aux loisirs » a précisé France Emond, porte-parole du RCLALQ. Dans un tel contexte, s’approprier la Place Valois prenait toute son importance : pendant que les nouveaux riches se délectaient de foie gras, tartare et poissons fumés, les locataires y partageaient une soupe populaire!
Le RCLALQ a tenu à rappeler les difficultés auxquelles font face les locataires lors du renouvellement des baux : les locataires doivent absolument refuser par écrit une hausse de loyer alors qu’ils ne disposent pas de l’information nécessaire pour statuer sur une augmentation; plusieurs acceptent la hausse par crainte de représailles du propriétaire; enfin, une majorité ignore tout simplement la loi et croit que refuser une hausse de loyer implique de déménager. Selon le RCLALQ, les propriétaires en profitent pour s’enrichir sur le dos des mal logéEs. Il appartient au gouvernement de réglementer le marché privé afin d’éviter ces situations. Il suffirait de rendre obligatoire et universel les mécanismes de contrôle des loyers déjà en place, soutient madame Emond. En attendant, le RCLALQ demande de geler les loyers pour mettre fin aux hausses abusives.