Montréal, le 23 janvier 2018 – En pleine saison de hausses de loyer, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) tient une manifestation à Montréal pour réclamer un contrôle universel et obligatoire des loyers. Les manifestantEs interpellent la ministre responsable de l’Habitation, Lise Thériault, pour qu’elle prenne les mesures nécessaires afin de protéger les locataires des fortes hausses de loyer et ainsi renforcer leur droit à demeurer dans leur logement.
Pour le RCLALQ, trop de locataires sont pris à la gorge et n’ont d’autres choix que de couper dans leurs autres besoins de base. À preuve, selon le dernier recensement canadien, 34% des ménages locataires du Québec accordent plus de 30% de leur revenu pour se loger et, pour environ 58 000 ménages, c’est l’entièreté de leur budget qui passe dans le loyer. « Dans un contexte d’appauvrissement où le quart des ménages locataires gagne moins de 20 000$ par année, l’absence d’un contrôle obligatoire et universel des loyers ne fait aucun sens », indique le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard.
Selon la Société canadienne d’hypothèque et de logements, le loyer moyen a augmenté de 22% en 10 ans au Québec, soit beaucoup plus rapidement que l’inflation pour la même période (15,7%). Considérant que de nombreux propriétaires demandent d’importantes augmentations de loyer, il n’est pas rare que les locataires se retrouvent devant l’obligation de quitter leur logis pour déménager dans un logement moins cher, mais en moins bon état, plus éloigné ou de taille insuffisante.
Un vrai contrôle des loyers réclamé
Le RCLALQ déplore l’absence d’un véritable contrôle des loyers au Québec. Les pseudo-mesures de contrôle mises en place actuellement sont inefficaces. Elles sont facultatives et reposent sur les épaules des locataires. « Il est faux de prétendre que propriétaires et locataires sont égaux. Dans les faits, bon nombre de locataires craignent de refuser une hausse par peur de représailles et bon nombre de propriétaires utilisent des stratégies malveillantes pour arriver à leurs fins, par exemple en n’indiquant pas dans leur avis d’augmentation la possibilité de refuser les modifications demandées. De plus, les locataires ne disposent pas des informations nécessaires permettant de calculer si la hausse est justifiée », déplore M. Roy-Allard. Le RCLALQ tient à rappeler que moins de 0,5% des loyers sont fixés par la Régie du logement chaque année.
Pour le RCLALQ, le logement est un droit, non une simple marchandise. « Devoir choisir entre manger et payer son loyer est inacceptable. Le contrôle obligatoire et universel des loyers est la solution aux abus répétés du marché privé de l’habitation. La ministre doit agir », réclame le porte-parole.