Montréal, le 28 novembre 2018. Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) se dit très inquiet suite à la publication du plus récent Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Avec les taux d’inoccupation qui sont en baisses importantes pour une deuxième année consécutive et le prix des logements qui continuent de grimper, la situation du logement est alarmante pour les mal-logéEs du Québec. Le RCLALQ interpelle la ministre responsable de l’Habitation, Andrée Laforest, pour instaurer un contrôle obligatoire des loyers et renforcer les lois protégeant le droit au maintien dans les lieux des locataires.
Des loyers trop chers et trop peu nombreux
Pour l’ensemble du parc de logements locatifs du Québec, le taux
d’inoccupation a baissé de manière importante comparativement à l’an
dernier, bien en-dessous du seuil d’équilibre de 3%, se situant
maintenant à 2,3%. « Une inquiétante tendance se dessine par rapport aux
taux d’inoccupation, tout particulièrement pour les grands logements,
ce qui place les locataires en situation de vulnérabilité. Moins de
logements sont disponibles sur le marché, plus il est difficile de
trouver un logement répondant aux besoins réels des locataires, tout
particulièrement pour les ménages à faible revenu. Les propriétaires
sont plus sélectifs et les locataires subissent davantage de
discrimination », dénonce le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard.
Les villes de Gatineau et Montréal ont tous deux des taux d’inoccupation
très bas, se situant entre 1% et 2% tant pour les petits que les grands
logements.
Le RCLALQ tire également la sonnette d’alarme quant à l’augmentation constante du coût des loyers. Toutes catégories de logements confondues, le prix moyen des logements a augmenté de 2,2% pour l’année 2018, s’établissant à 760$ par mois. Pour les 195 635 ménages locataires québécois qui accordent plus de 50% de leur revenu pour se loger, ces hausses sont de trop. Pour les personnes seules vivant de l’aide sociale, la situation est d’autant plus critique. « Se loger dans un logement d’une chambre coûte en moyenne 686$ par mois alors que les prestations d’aide sociale sont de 648$ par mois. Pour des milliers de ménages locataires, il est souvent impossible de suivre le rythme effréné des augmentations de loyer et ils doivent malheureusement couper dans leurs autres besoins de base. Pour des milliers d’autres, c’est une expulsion en non-paiement de loyer à la Régie du logement qui les attend », s’indigne le porte-parole du regroupement. Pour le RCLALQ, les hausses de loyer et les expulsions de logement ont des conséquences sociales catastrophiques. Elles minent le droit au logement en limitant l’accès à un logis convenable et abordable, accentuent la précarité des locataires et affectent leur santé physique et mentale.
Les solutions à une crise du logement abordable
Selon le RCLALQ, les solutions pour améliorer l’accès au logement sont simples. D’une part, l’instauration d’un contrôle obligatoire des loyers s’impose via une réforme majeure de la Régie du logement. Il est impératif de faire fixer par la Régie du logement toute hausse de loyer qui dépasse un taux déterminé par le tribunal, comme cela s’effectue actuellement en Ontario. Un contrôle obligatoire des loyers renversera le fardeau de contrôle et limitera les hausses abusives de loyer demandées par les propriétaires. Une réforme de la Régie devra également renforcer les droits des locataires, notamment vis-à-vis des expulsions en non-paiement de loyer.
D’autre part, il est urgent que les différents paliers gouvernementaux investissent des sommes importantes dans la construction de logements sociaux. Situés hors du marché privé, les logements sociaux sont les seuls à pouvoir loger adéquatement les milliers de ménages locataires qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts.
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Renseignements :
Maxime Roy-Allard, RCLALQ, 514-781-2220