Montréal, le 14 décembre 2020 – Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a pris connaissance du rapport du Groupe d’action contre le racisme (GACR) déposé aujourd’hui et constate que la recommandation visant à lutter contre la discrimination vécue dans le domaine du logement demeure très vague et demeurera très fort probablement sans effet. Elle ne vise malheureusement qu’à renforcer un système de plaintes qui ne permet pas aux locataires discriminés d’obtenir ce qu’ils veulent vraiment : un logement.
En juin 2019 et 2020, le RCLALQ a publié des enquêtes très révélatrices sur la discrimination vécue par les locataires qui sont à la recherche d’un logement. Ces enquêtes dévoilent des annonces de logement à louer ouvertement discriminatoires, des témoignages de locataires discriminés ainsi que des conversations de propriétaires trouvées sur les réseaux sociaux à propos des tactiques les plus efficaces pour discriminer sans se faire prendre. « Avec la crise du logement que nous vivons présentement, ce n’est pas une campagne d’information qu’il faut pour venir en aide aux locataires discriminés. Il faut leur garantir l’accès à un logement convenable », clame Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ.
De plus, les recours contre les propriétaires sont peu utilisés et les conséquences ne sont pas assez coercitives. Ils ne se gênent pas pour discriminer ouvertement leurs candidats locataires. « Une annonce de logement à louer discriminatoire, ce n’est vraiment pas difficile à trouver, même si c’est illégal. Les annonceurs qui publient de telles annonces doivent aussi prendre leurs responsabilités », dénonce la porte-parole.
Par le fait même, le RCLALQ déplore ne pas avoir été consulté par le GACR alors que le Regroupement avait fait parvenir une demande à cet effet en juin dernier. Intervenant sur la question de la discrimination vécue par les locataires depuis de nombreuses années, le RCLALQ aurait pu proposer au GACR des recommandations beaucoup plus concrètes, notamment sur l’élargissement du pouvoir du Tribunal administratif du logement en matière de discrimination. À l’aveu même du GACR, la recommandation sur le logement a été la plus difficile à travailler, pourquoi ne pas nous avoir consultés?