Dans le cadre de la 9e Journée des locataires et de sa campagne « Les loyers explosent, un contrôle s’impose! », le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) demande à la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, d’instaurer rapidement un contrôle obligatoire des loyers. Pour l’occasion, des locataires et des militantEs pour le droit au logement participent en ce moment même à des actions se déroulant à Montréal, Québec, St-Hyacinthe et Joliette afin d’interpeller le gouvernement sur l’urgence de la situation. Au cours des dernières semaines, plus de 550 organisations communautaires, syndicales et étudiantes ont donné leur appui aux revendications du RCLALQ réclamant un encadrement des loyers.
La flambée de l’immobilier des derniers mois cause d’importantes conséquences sur les ménages locataires. Les propriétaires, qu’ils soient acquéreurs ou vendeurs, tentent par tous les moyens de les expulser afin d’augmenter abusivement le prix du loyer : harcèlement et intimidation, résiliation du bail en échange d’un montant d’argent, expulsions illégales et menaces, toutes les tactiques sont bonnes pour contourner la loi. « Sur le terrain, les comités logement n’ont jamais été autant sollicité que cette année par des demandes d’aide de locataires. Si la ministre Laforest n’intervient pas rapidement, fort est à parier qu’encore plus de locataires se retrouveront sans logement au 1er juillet, faute de pouvoir s’en payer un », dénonce Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ.
Un peu plus tôt cette année, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) révélait que le prix des loyers avait augmenté de 6% en 2020 au Québec, soit bien au-delà de l’inflation et du taux suggéré par le Tribunal administratif du logement. De plus, le RCLALQ révélait dans une importante étude effectuée au printemps 2020 que les logements à louer sur la plateforme Kijiji sont en moyenne 30% plus chers que ce que révèlent les données de la SCHL. « Quand on regarde les annonces de logements à louer à l’heure actuelle, tout porte à croire que les chiffres seront encore plus élevés cette année. Il n’est pas rare de tomber sur des 3 et demi à plus de 1000$ et des 4 et demi à 1500$. Ces prix sont totalement inaccessibles et vont forcer les ménages moins nantis à s’endetter ou à couper dans les autres besoins essentiels », se désole le porte-parole.
Un contrôle des loyers : une solution à la crise du logement
Le RCLALQ dénonce depuis longtemps l’inefficacité des mécanismes actuels prévus dans la loi pour encadrer les hausses de loyer puisque c’est sur les épaules des locataires que repose essentiellement le fardeau du refus. Soit par méconnaissance de leurs droits ou par peur de représailles, trop peu de locataires s’opposent à une hausse de loyer. Et en l’absence d’un registre des loyers, il est très difficile de contester une hausse abusive imposée lors d’un changement de locataires. Pour mettre fin à la crise du logement et pour que cessent les évictions, le harcèlement, l’intimidation et la discrimination vécue par les locataires, le Regroupement demande à la ministre Laforest, la mise en place des mesures suivantes :
- Un gel immédiat des loyers pour tout le Québec
- L’utilisation obligatoire des taux moyens de variation de loyer publiés annuellement par le Tribunal administratif du logement
- La mise en place d’un registre des loyers
Pour de plus amples informations sur nos demandes, nous vous invitons à consulter le document « Pour un contrôle des loyers ».
This press release is also available in english.