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Montréal, le 18 mars 2025 – Réunis aujourd’hui en conférence de presse, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) et le Conseil Central du Montréal métropolitain-Confédération des syndicats nationaux (CCMM-CSN), dénoncent les décisions gouvernementales qui accentuent l’appauvrissement des locataires.
En pleine crise du logement et économique, ils revendiquent des changements immédiats au taux d’augmentation des loyers permis au Québec en 2025, ainsi que la mise en place d’un gel des loyers en attendant un contrôle obligatoire et universel des loyers.
En janvier, la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a fermé les yeux sur une hausse historique du prix des loyers, permettant ainsi aux propriétaires d’augmenter leurs loyers d’au moins 5,9 %. « Cette augmentation historique des loyers est fondée sur un calcul illogique qui favorise un profit toujours grandissant pour les propriétaires au détriment des locataires. Spécifiquement, le revenu net des propriétaires est utilisé pour calculer la hausse de loyer annuel, alimentant ainsi un cercle vicieux où chaque flambée des loyers justifie la suivante. Cette politique ne fait qu’aggraver la crise actuelle et précipiter davantage de ménages dans la misère », dénonce Daniel Chainey, porte-parole du RCLALQ et coordonnateur du Comité logement Lachine-Lasalle à Montréal.
Un gouvernement qui priorise les profits des riches et aggrave l’insécurité économique
Cette augmentation du revenu net accordée aux propriétaires par le Règlement sur les critères de fixation de loyer a pour but de suivre la montée du marché locatif. « Cependant, traiter le logement comme une marchandise génératrice de profits, plutôt que comme un droit fondamental garanti, est l’une des causes profondes de la crise du logement », explique Patrick Gloutney du Syndicat canadien de la fonction publique. « Les logements locatifs ont été ciblés par de grands investisseurs, notamment des sociétés de capital d’investissement, des sociétés d’exploitation immobilière, des fonds d’investissement immobilier, des gestionnaires d’actifs et des investisseurs institutionnels, tels que des fonds de pension. »
Justement, ces sociétés considèrent les logements comme une classe d’actifs dont elles peuvent tirer un bénéfice. Pour ce faire, elles évincent des locataires à faibles revenus au profit de locataires à revenus plus élevés en haussant les loyers de manière inabordable et en procédant à des rénovictions.
« Depuis 1969, le SCFP est solidaire du mouvement pour le droit au logement, demandant au gouvernement fédéral de mettre en place un plan national pour le logement. Le logement est un enjeu fondamental pour notre syndicat, car c’est à la base de la stabilité et de la sécurité de nos membres. »
Pour le CCMM–CSN, les hausses de loyer, conjuguées avec une hausse insuffisante du salaire minimum et une instabilité économique, constituent les parfaits ingrédients d’une tempête qui va grandement accentuer l’insécurité économique à l’échelle de la province. « Même avec un salaire décent, les hausses de loyer autorisées par le TAL menacent de faire sombrer bon nombre de travailleuses et travailleurs dans une précarité encore plus grande. L’engagement pour le droit au logement est et restera une priorité pour les membres du CCMM–CSN, c’est une question de justice sociale! » de rappeler Chantal Ide, première vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
Les locataires seront de plus en plus nombreux à ne plus pouvoir se nourrir adéquatement, une fois que les dépenses essentielles, comme le loyer, ont été payées.
Déjà submergés par plusieurs années de sous-financement chronique, les organismes communautaires qui œuvrent en sécurité alimentaire craignent le pire. L’instabilité économique actuelle les impacte doublement, autant au niveau de leur capacité d’approvisionnement et de gestion que de la hausse des demandes auxquelles elles devront faire face.
« Ces organismes en sécurité alimentaire sont en crise depuis longtemps. Faute de financement stable et récurrent adéquat, ils sont contraints de couper leurs services, réduire la taille des paniers ou refuser des demandes d’aide à des personnes extrêmement vulnérables sans pouvoir offrir d’alternative », observe Lucie Poulin du RIOCM.
Un appel à la mobilisation: les loyers explosent, un contrôle s’impose!
Face à l’urgence de la situation, le RCLALQ invite la population à participer à sa campagne de courriels et d’appels pour exiger de la ministre l’abandon immédiat de la composante du revenu net dans le calcul d’augmentation des loyers. Contrairement à ce qu’avance la ministre, il ne tient qu’à elle d’agir sur la situation, pas au TAL.
Tous les documents nécessaires pour y prendre part sont disponibles sur le site web du RCLALQ.
« Face à l’ampleur de la crise, un gel des loyers s’impose, le temps de mettre en place un véritable contrôle obligatoire des loyers, incluant un registre, pour assurer la protection des locataires », martèlent les organismes.
Le RCLALQ appelle également les locataires et les groupes concernés à prendre part à la Journée des locataires, qui se tiendra à Drummondville le 24 avril prochain. Cette manifestation sera une occasion de se réunir et de militer pour l’adoption de mesures urgentes pour protéger tous les locataires.
Renseignements et demandes d’entrevue :
RCLALQ : Eloïse Bolduc, chargée de communication, 514-781-2220, eloise@rclalq.qc.ca
SCFP : Patrick Gloutney, président du SCFP Québec, 514-983-4386, pgloutney@scfp.ca
CCMM-CSN : Chantal Ide, première vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Chantal.Ide@csn.qc.ca
RIOCM : Lucie Poulin, chargée de communication et de mobilisation, 514-544-6942, communication@riocm.org
À PROPOS DU RCLALQ
Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) représente plus d’une soixantaine d’organismes de défense des droits des locataires répartis sur le territoire québécois. Il œuvre depuis plus de 45 ans à la défense et à la promotion du droit au logement, en revendiquant des mesures de contrôle du marché, ainsi qu’un plus grand accès à la justice pour les locataires.
À PROPOS DU RIOCM
Le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) compte 360 membres, majoritairement des organismes communautaires de Montréal financés par le ministère de la santé et des services sociaux, dont des organismes qui œuvrent en sécurité alimentaire. Il les représente auprès des différents paliers gouvernementaux et administratifs tout en défendant leur autonomie. Le RIOCM est notamment l’interlocuteur privilégié pour tous les financements du gouvernement du Québec dédiés au milieu communautaire qui descendent par les CIUSSS de Montréal.
Conférence de presse