MONTRÉAL, le 21 mars 2013 – Plusieurs mal logéEs ont répondu à l’appel du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et se sont rassemblés ce matin au parc Père-Marquette. En cette Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, le RCLALQ a tenu à rappeler que la discrimination est une atteinte à la dignité et aux droits. Les locataires ont demandé au ministre de l’habitation, Sylvain Gaudreault, d’agir pour contrer la discrimination dans la recherche de logement. Pour ce faire, le RCLALQ revendique un encadrement juridique du processus de location et l’interdiction des formulaires de location qui ne visent qu’à discriminer les locataires.
Après quelques discours évoquant les pratiques les plus utilisées par les propriétaires pour discriminer les locataires, les militantEs se sont dirigéEs vers l’avenue Papineau. À l’angle de la rue Des Carrières, une bannière sur laquelle on pouvait lire « Discrimination et logement : Honte aux propriétaires! » avait été suspendue au-dessus du viaduc. Des pancartes brandies par des militantEs rappelaient les principaux motifs de discrimination. « Il est clair que certains groupes sont ciblés par les propriétaires. Ce sont les familles, les jeunes, les personnes immigrantes et les sans-emploi qui ont le plus de difficultés à se trouver un logement » explique France Emond, porte-parole du RCLALQ.
La discrimination peut prendre différentes formes. Certaines personnes se voient refuser un logement sur la base d’une ou plusieurs caractéristiques personnelles comme l’âge, l’accent, l’apparence, etc. La discrimination peut également se faire de manière plus sournoise. Les formulaires de location, par exemple, sont des outils pour choisir les « meilleurs » locataires. « Ce n’est pas innocent de demander le nom de l’employeur, la marque de la voiture voire le nombre d’enfants sur ces formulaires » précise madame Emond. « De plus, les locataires discriminés ne peuvent pas introduire de recours à la Régie du logement car cette dernière n’a pas juridiction tant que le bail n’est pas signé » explique France Emond.
Pour sensibiliser monsieur Gaudreault au problème de la discrimination dans la recherche de logement, le RCLALQ a également déposé au bureau du ministre Le livre de la honte, un recueil de témoignages de locataires victimes de discrimination. Le RCLALQ souhaite que le ministre ait le courage d’interdire une fois pour toutes les formulaires de location et donne enfin à la Régie du logement le pouvoir d’intervenir dans le processus de location.