Trois-Rivières, le 23 mai 2013 – Près de deux cents personnes ont répondu à l’appel du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) et ont manifesté ce matin devant le bureau de la Régie du logement à Trois-Rivières. Les locataires voulaient dénoncer le dysfonctionnement de la Régie. En premier lieu, la problématique des délais dépasse l’entendement! « Il faut attendre pas moins de 20 mois en moyenne avant d’obtenir une première audience à la Régie du logement » s’indigne France Emond, porte-parole du RCLALQ. Ces délais excessifs ne sont malheureusement pas les seuls obstacles à l’accessibilité à la justice précise madame Emond.
Parmi les griefs soulevés, on note des loyers hors de contrôle. Selon les données de la Société canadienne d’hypothèque et de logement, les loyers au Québec ont augmenté de 29% au Québec dans la dernière décennie. De plus, les logements sont en mauvais état et continuent de se détériorer. Selon une enquête récente de la Société d’habitation du Québec (2012) près de 45% des logements auraient besoin de réparations contrairement à 27% en 2006. Également, le RCLALQ déplore que des milliers de ménages soient jetés à la rue de manière expéditive sans pouvoir présenter de défense. Et pour ajouter l’insulte à l’injure, les propriétaires immobiliers discriminent et abusent impunément.
Quelques locataires sont entrés dans les bureaux de la Régie du logement et ont déposé une pile de formulaires de plaintes décrivant leurs problèmes. Les locataires ont l’impression que recourir à la Régie est devenu un vrai casse-tête : non seulement les délais avant une première audience sont décourageants mais en plus les préposés donnent des mauvaises informations, les régisseurs ont des partis pris durant les audiences, les décisions comportent des erreurs, etc. « D’ailleurs pour les ménages les plus démunis, le coût d’ouverture d’un dossier, un montant qui peut atteindre 70$, est en soi un obstacle insurmontable » ajoute madame Emond.
Pour le RCLALQ, l’heure est au changement. « Nous demandons que toutes les causes soient entendues sur la base du premier arrivé, premier servi et à l’intérieur de 3 mois; que toutes les causes urgentes (impliquant la santé et la sécurité) soient entendues à l’intérieur de 72 heures » a précisé la porte-parole du RCLALQ. De plus, le RCLALQ demande que l’accès aux services de la Régie soit gratuit; que le personnel soit mieux formé et encadré dans son mandat d’information sur les droits et obligations des propriétaires et locataires; que les régisseurEs prêtent plus d’attention et d’assistance aux locataires qui décident ou sont obligés de se défendre seulEs devant la Régie du logement. Enfin, le RCLALQ déplore le peu de leadership de la Régie pour faire avancer le droit au logement.