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Plan d’action régional de lutte contre les punaises de lit pour les bâtiments résidentiels de l’île de Montréal- Commentaires du RCLALQ

Montréal le 14 mai 2013. Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) tient à rappeler qu’en cas d’infestation de punaises de lit, il est de la responsabilité des propriétaires d’intervenir. Les punaises de lit entraînent divers problèmes de santé. De plus, l’utilisation inappropriée d’insecticides pour se débarrasser des punaises peut aussi être nuisible à la santé des locataires. Il est donc essentiel d’intervenir de façon rigoureuse avec les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles en présence de punaises de lit. D’autant plus qu’un nombre important de propriétaires manquent à leur obligation. Il faut donc leur forcer la main. Or, le plan d’action de la Ville ne comprend pas d’élément coercitif. C’est une importante lacune, croit le RCLALQ.

Selon le Règlement sur la salubrité des logements, les propriétaires doivent faire appel à des gestionnaires de parasites qualifiés (exterminateur détenant un permis gouvernemental) afin de procéder à l’extermination des punaises de lit dans leur immeuble. Or, plusieurs font des exterminations inadéquates, certains vont même jusqu’à appliquer eux-mêmes des produits dangereux et peu efficaces pour la santé des locataires sans les informer des recommandations à suivre lors d’une extermination. D’autres convainquent les locataires de procéder eux-mêmes à l’extermination, en leur remettant des produits chimiques à étendre, d’une efficacité douteuse, et avec des risques pour la santé. Enfin, d’autres refusent d’agir en blâmant les locataires pour cette situation. Il est donc essentiel d’intervenir de façon rigoureuse avec les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles en présence de punaises de lit. Le RCLALQ demande que les inspecteurs émettent systématiquement des constats d’infraction à l’expiration du délai de l’avis de non-conformité si le problème n’est pas réglé.

Les propriétaires récalcitrants à intervenir ou qui le font avec autant de laxisme,  procèdent rarement à l’extermination dans l’ensemble de l’immeuble. Or, les punaises de lit ne connaissent pas d’adresse! Ce sont des insectes qui voyagent. Si un immeuble compte un logement infesté, il est fort probable que les autres  appartements le soient aussi. Il devient donc impossible d’éradiquer les punaises si on n’extermine pas dans l’immeuble au complet. Ainsi, le plan d’action devrait stipuler qu’en cas de présences de punaises de lit, les propriétaires aient l’obligation d’exterminer dans l’ensemble de l’immeuble.

Les inspecteurs ne se déplacent qu’en cas de plainte. Cette stratégie est peu efficace en cas d’épidémie. Comme les inspecteurs se déplacent régulièrement pour différents problèmes et afin de maximiser l’éradication des punaises de lit, il faudrait qu’à chaque visite de logements, les inspecteurs vérifient la présence de punaises de lit et émettent un avis de non-conformité, le cas échéant, sur le champ en présence de punaises de lit.

Un problème d’infestation de punaises peut nécessiter plus d’une intervention avant d’être réglé; notamment la préparation des logements demande de la rigueur. Afin d’éliminer une telle épidémie, le règlement sur la salubrité prévoit une procédure d’intervention. Il est donc primordial de suivre ces recommandations à la lettre. Dans les cas où les propriétaires négligent même de procéder à l’extermination, il n’est pas surprenant que ces bonnes pratiques ne soient pas respectées. Le rôle des inspecteurs dans un tel contexte est donc essentiel. Le RCLALQ demande donc que les inspecteurs effectuent un suivi des plaintes afin de s’assurer du respect de l’application du Règlement sur la salubrité, l’entretien et la sécurité des logements.

Par ailleurs, plusieurs locataires éprouvent des difficultés à préparer leur logement à une extermination de punaises de lit. Faute de moyens ou par manque de capacité physique, plusieurs devrait recevoir une aide à la préparation du logement. Pensons ici aux gens qui ne possèdent ni sécheuse, ni aspirateur et sans les sous pour payer les machines du lavoir ou encore aux personnes âgée dont la vue et les forces déclinent. Pour répondre aux besoins des ménages, le RCLALQ recommande que la Ville de Montréal prévoie une aide à la préparation des logements pour les ménages à faible revenu et/ou en manque de capacité physique.

Enfin, les moyens de propagation des punaises de lit sont nombreux. Parmi ceux-ci, les meubles, matelas et autres objets laissés aux abords des trottoirs destinés aux ordures en font partie. Souvent, les gens ramassent des objets trouvés, ignorant que ceux-ci sont infestés de punaises de lit, favorisant ainsi la propagation. Pour enrayer le  problème à la source, le RCLALQ demande que la Ville et ses arrondissements organisent le 1er juillet  une collecte des matelas et autres objets pouvant propager les punaises de lit de façon rapide et efficace.

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