Montréal, le 20 juin 2013. Suite à la publication du rapport sur le marché locatif de la Société Canadienne d’hypothèque et de logements (SCHL), le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) s’indigne des hausses de loyers, des hausses constantes depuis plus d’une décennie. Afin de contrer ces augmentations excessives, le RCLALQ demande un registre des loyers. Le RCLALQ rappelle que les propriétaires ont l’obligation de déclarer le loyer le plus bas payé dans les douze derniers mois. C’est dans la section G du bail que doit se retrouver cette information. «Cette section du bail n’est jamais remplie, privant ainsi les locataires de leur droit à la fixation du loyer » déplore France Emond, porte-parole du RCLALQ.
Le RCLALQ s’inquiète plus particulièrement des locataires de la ville de Québec qui subissent une hausse de 5%, avec des loyers moyens de 2 chambres à coucher qui passent de 725$ à 763$, une hausse annuelle de 456$. Les loyers de Trois-Rivières augmentent de 228$ par année, une hausse de 19$ par mois. La situation est moins dramatique à Montréal où les loyers moyens passent de 708$ à 719$, une hausse de 11$ par mois. À Gatineau, les loyers passent de 731$ à 746$, une hausse de 15$ par mois. Ceci étant dit, toutes ces hausses sont supérieures aux taux d’ajustement de la Régie du logement qui était de 0,9% pour les logements non chauffés. « Il n’y a aucune bonne raison pour que les loyers augmentent plus que les indices de la Régie. Il faut que cesse l’arbitraire en matière de hausses de loyer » plaide madame Emond. Voilà pourquoi le RCLALQ revendique un contrôle universel et obligatoire des loyers appuyé par un registre. Selon le RCLALQ, un contrôle des loyers est une mesure simple, efficace et peu coûteuse pour permettre à tout le monde de se loger décemment.
Le RCLALQ est toutefois soulagé de constater que le marché locatif se détend. Même si dans certaines villes comme Québec et Saguenay, il y a toujours pénurie de logements (sous le seuil de 3%), le taux d’inoccupation dans la Capitale passe maintenant de 0,7% à 2.2%. « C’est une bonne nouvelle pour les ménages en recherche de logement » a indiqué madame Emond. Cependant, elle craint que les ménages ne puissent trouver de logements abordables.
En poste depuis l’automne, le ministre responsable de l’habitation, Sylvain Gaudreault, tarde toujours à mettre en place un registre des loyers qui freinerait ces abus. « C’est incompréhensible étant donné tous les appuis que nous avons reçus! » a déploré madame Emond. Dernièrement, la Ville de Montréal a également joint sa voix à celle du RCLALQ pour le réclamer. Par ailleurs, 32 députés du Parti Québécois ont appuyé cette revendication alors qu’ils étaient dans l’opposition. Pour le RCLALQ, il y a un consensus autour de la revendication. « Qu’attend donc le ministre pour agir? » se questionne madame Emond.