Montréal, le 24 avril 2014 – Dans le cadre de la deuxième édition de la Journée des locataires, plusieurs centaines de locataires ont pris d’assaut les rues du quartier Rosemont afin de dénoncer l’absence d’un véritable contrôle des loyers, obligatoire et universel. Ce quartier a été choisi car les locataires sont préoccupéEs par sa transformation rapide des dernières années : L’embourgeoisement et la conversion de logements en copropriété font qu’il coûte de plus en plus cher de vivre à Rosemont. Ce que les locataires ont dénoncé en scandant « Condos partout! Locataires dans l’trou! »
Cette manifestation nationale s’inscrit dans la campagne « Les loyers sont trop chers! Stoppons les hausses! » que le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a mené toute l’année et qui a récolté l’appui de dizaines de groupes communautaires. La marche s’est d’ailleurs terminée par une allocution de 8 regroupements nationaux, qui ont demandé d’une même voix un contrôle des loyers. « Pour des centaines de milliers de ménages, la hausse des loyers signifie devoir couper dans les besoins essentiels ou se retrouver à la rue parce qu’ils ne sont plus en mesure de payer leur loyer, » déplore Catherine Tragnée, porte-parole du RCLALQ, en écho aux constats des regroupements nationaux présents.
Le RCLALQ veut passer un message clair au gouvernement libéral nouvellement élu : les loyers ayant augmenté en moyenne de 41 % depuis 2000, il est impératif que le gouvernement provincial règlemente le marché locatif privé pour mettre un frein aux hausses de loyer et maintenir les populations en place dans leur quartier. « Les hausses abusives dans les quartiers embourgeoisés repoussent les locataires à faibles revenus vers la périphérie des villes, déplore Mme Tragnée. Pour les propriétaires, ça représente une mine d’or, car ils peuvent hausser le loyer des nouveaux locataires, simplement à cause de l’attrait du quartier. Ces cas deviennent de plus en plus fréquents, c’est entre autres pourquoi on a besoin d’un registre des loyers » ajoute-t-elle.
Un registre est une solution réaliste et nécessaire pour un meilleur contrôle des loyers. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs déjà instauré de nombreux registres utiles à la population, dont l’instauration a été facilitée par les nouvelles technologies de l’information. « Il serait simple et peu coûteux de permettre à tout le monde de se loger décemment. Il est temps que le gouvernement aille de l’avant pour que les conditions de vie des locataires s’améliorent», explique la porte-parole. Pierre Moreau ayant été nominé à la tête du ministère des affaires municipales, des régions et de l’occupation du territoire par le nouveau gouvernement, le RCLALQ ne manquera pas de lui rappeler l’importance d’un véritable contrôle des loyers et de la mise en place d’un registre des loyers.