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Insalubrité et propriétaires délinquants : Le RCLALQ critique le laxisme de la Ville de Montréal

Montréal, 1er mai 2014 – Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) critique le peu d’ardeur de la Ville de Montréal à appliquer sa règlementation en matière de salubrité. La série de reportages de La Presse de cette semaine, signée Katia Gagnon et Hugo Meunier, a fait éclater au grand jour les mauvaises conditions de logement vécues par des milliers de locataires, dont dans des taudis connus de la Ville de Montréal depuis une dizaine d’années! « Comment ce fait-il que les propriétaires du domaine Renaissance et des immeubles de la rue Ranger puissent continuer à faire du profit sur le dos des difficultés des locataires, en toute impunité? s’indique Catherine Tragnée, porte-parole du RCLALQ. Il est urgent que la Ville agisse dès maintenant! Il est inacceptable que le droit au profit de ces propriétaires soit en train de coûter la santé de ménages locataires, » ajoute-t-elle.

Si le RCLALQ se réjouit que la Ville de Montréal ait entendu sa revendication de dresser un portrait global de l’insalubrité à Montréal, il réitère qu’il est impératif que celui-ci s’accompagne de mesures concrètes. La Ville doit utiliser davantage les outils coercitifs à sa disposition afin d’enrayer le laisser-faire des propriétaires. Selon Catherine Tragnée, porte-parole du RCLALQ, «l’approche conciliatrice de la Ville laisse aux propriétaires délinquants des délais aberrants pour faire des travaux correctifs. Il n’est pas étonnant que des locataires demeurent dans des situations inadmissibles pendant des mois, voire jusqu’à une dizaine d’années, comme c’est le cas au domaine Renaissance! »

Le RCLALQ réitère l’urgence que la Ville de Montréal applique avec une rigueur exemplaire son règlement sur la salubrité. « La Ville ne manque pas de leviers puissants pour mettre aux pas les propriétaires récalcitrants, explique Mme Tragnée. La Ville peut imposer des amendes allant jusqu’à 20 000$ ou encore exécuter à la place des propriétaires, et aux frais de ceux-ci, les travaux correctifs nécessaires pour maintenir la salubrité ou la sécurité d’un immeuble. »

Le RCLALQ s’indigne que M.Copeman, responsable de l’habitation du conseil exécutif de la Ville de Montréal, ait déclaré qu’il trouve normal que des taudis existent à Montréal. « Les ménages locataires ont le droit de vivre dans des conditions décentes et la Ville de Montréal et ses arrondissements ont le devoir de mettre tout en oeuvre pour faire respecter la réglementation », revendique Mme Tragnée.

Le RCLALQ tient cependant à souligner le travail des médecins de la Direction de la Santé publique (DSP) en soutien aux locataires vivant des problèmes de santé liés à l’insalubrité. « C’est déplorable que la DSP n’ait qu’un pouvoir de recommandation à la Ville. Résultat: le laisser-aller des propriétaires délinquants demeure toléré, en toute impunité, et ce sont les ménages locataires qui en payent le gros prix, » conclut la porte-parole.

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