Montréal, le 16 décembre 2014- Suite à lecture du rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) constate qu’il ne faut pas se réjouir trop vite des taux d’inoccupation en hausse. « Sous l’apparence de bonne nouvelle, ce phénomène est loin de garantir l’accessibilité à un logement bon marché, souligne Maude Bégin Gaudette, porte-parole du RCLALQ. Les loyers continuent d’augmenter à une vitesse fulgurante et les ménages locataires auront encore du mal à bien se loger » ajoute-t-elle. Le RCLALQ rappelle qu’il est du devoir du gouvernement de protéger les locataires et de contrôler les loyers.
Accessibilité au logement encore fragile
Pour l’ensemble du Québec, le taux d’inoccupation atteint 3.6%. Cependant, les grands logements demeurent rares pour les familles dans les grands centres, avec un taux frôlant le point d’équilibre à 2,6% à Montréal et 2,7% à Québec pour les logements de 3 chambres et plus. « La rareté des grands logement, conjuguée au prix élevé de ces derniers, demeure un obstacle dans la satisfaction des besoins de base des familles locataires au Québec » constate la porte-parole.
Le RCLALQ ne partage pas l’hypothèse de la SCHL selon laquelle l’augmentation du nombre de copropriétés en location permet de soulager le marché. À Montréal, le prix moyen d’un logement de deux chambres à coucher est de 739$, alors que le même logement dans une copropriété est détaillé à 1144$, soit 54.8% plus cher. « Les copropriétés offertes en location à des prix exorbitants ne favorisent l’accès au logement que des ménages les mieux nantis » s’indigne Mme Bégin Gaudette.
Hausses de loyers et précarité
Le RCLALQ rappelle que les loyers ont augmenté de 44 % entre 2000 et 2014. « Année après année, les hausses de loyer sont supérieures aux taux d’ajustement de la Régie du logement et accentuent la précarité des ménages locataires, rappelle Mme Begin Gaudette. À titre d’exemple, 68,4% des usagers des banques alimentaires sont des ménages locataires, ce qui est très alarmant. »
Le RCLALQ s’inquiète plus particulièrement des locataires de la ville de Saguenay qui subissent une hausse annuelle de 288$ pour les logements de 2 chambres à coucher. Les loyers de Québec augmentent de 216$ par année, une hausse de 18$ par mois. À Trois-Rivières et Sherbrooke les locataires devront investir 13$ de plus par mois, un hausse de 156$ par année pour se loger.
« Les locataires en ont assez d’être mal-logé.e.s » plaide la porte-parole. « Les locataires ont droit à un logement sain, bon marché, accessible et sécuritaire. » Le RCLALQ demande au ministre responsable de l’habitation, monsieur Pierre Moreau, la mise en place d’un contrôle obligatoire et universel des loyers appuyé par un registre des loyers.