Montréal, le 18 février 2015 – Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a organisé, ce matin, des actions dans plusieurs régions du Québec afin de demander au gouvernement un encadrement plus efficace des loyers. Une centaine de locataires se sont rassemblés à Châteauguay, devant le bureau du ministre responsable de l’habitation, Pierre Moreau, pour dénoncer les hausses abusives de loyer. Afin de symboliser les sommes que les locataires se font siphonner années près années, un siphon d’or a été remis au bureau du Ministre. Des siphons ont également été livrés dans plusieurs bureaux de députés libéraux afin de demander un déblocage gouvernemental dans ce dossier.
Par ce geste, le RCLALQ veut dénoncer publiquement l’inaction du gouvernement face au contrôle des loyers. À l’heure actuelle, les seules mesures de contrôle des loyers mises en place par la Régie du logement sont facultatives. Ceci favorise un contexte de négociation qui est tout à l’avantage des propriétaires. Le poids du contrôle se retrouve donc sur les épaules des locataires qui doivent refuser leur hausse de loyer pour que la Régie intervienne. « Or, le constat est que les locataires hésitent à refuser leur hausse de loyers » souligne M. Thériault, porte-parole du RCLALQ.
« Clairement, ce mécanisme ne fonctionne pas. Les propriétaires font fit des indices de la Régie du logement lorsqu’il vient temps d’émettre des avis augmentation » dénonce M. Thériault. Suite à une compilation des hausses de loyers effectuée par le RCLALQ pour 2014, on constate que 9 locataires sur 10 ont demandé des hausses supérieures au calcul établit par la Régie du logement. Le RCLALQ rappelle que moins de 0,5% des loyers sont fixés par le Tribunal.
En conséquence, depuis 14 ans, les loyers ont augmenté de 44% au Québec. Ceci fait en sorte que 37% des ménages locataires consacrent plus de 30% de leur revenu pour se loger. Pire encore, 17% des locataires engloutissent plus de 50% de leur revenu à leur logement. « Investir autant d’argent pour se loger met en danger la couverture des besoins essentiels des ménages les plus démunis » souligne Martin Thériault. « Dans un contexte d’augmentation de l’endettement des particuliers, de coupures dans les programmes comme l’aide sociale, l’absence d’un contrôle obligatoire et universel des loyers ne fait aucun sens » déplore M. Thériault.
Selon le RCLALQ, l’État a le pouvoir d’intervenir, de protéger adéquatement les 1,300,000 locataires qui se logent dans le marché privé de la province et de mettre un terme aux hausses abusives de loyers. Le RCLALQ exige l’instauration d’un contrôle obligatoire et universel des loyers. « Nous voulons rappeler au ministre Moreau que la protection des citoyens passe par le droit à un logement sain, bon marché, accessible et sécuritaire» de conclure Martin Thériault.