Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec

5e Journée des locataires : des centaines de locataires prennent la rue pour la fin du deux poids, deux mesures à la Régie du logement

Québec, le 24 avril 2017 – Depuis maintenant cinq ans, des centaines de militant-e-s de plusieurs régions du Québec répondent à l’appel du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) dans le cadre de la Journée des locataires. Cette année, rassemblé-e-s à Québec, les locataires ont manifesté pour dénoncer l’existence du deux poids, deux mesures à la Régie du logement. « Les locataires sont d’avis que leurs droits sont souvent mis de côté au profit de ceux des propriétaires et que la Régie s’est transformée en machine à expulser les locataires », soutient le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard.

Assez du deux poids, deux mesures à la Régie du logement

Les manifestant-e-s ont marché dans les quartiers Limoilou et St-Roch, laissant au passage bannières et pancartes dénonçant les injustices vécues par les locataires. Selon le RCLALQ, l’application des principes de justice à la Régie s’effectue de manière partiale, et ce, au détriment des locataires. « Tout à la Régie défavorise les locataires : les longs délais d’attente, le service d’information déficient, les procédures complexes lors des audiences et les frais d’ouverture pour une demande (73$). Le tribunal supposé mettre en œuvre le droit du logement se retrouve plutôt à renforcer le deux poids, deux mesures entre locataires et propriétaires », dénonce M. Roy-Allard.

Le RCLALQ tient à rappeler que l’immense majorité des demandes à la Régie sont ouvertes par les propriétaires, soit 89%. « Une grave crise de confiance frappe le tribunal et les locataires lui ont tourné le dos. La Régie est un organisme malade qui s’est détourné de sa mission première, soit de garantir une justice entre locataires et propriétaires », plaide Nicole Dionne, du Bureau d’Animation et Information Logement (BAIL).

La Régie est devenue une véritable machine à expulser les locataires : près de 70% des demandes déposées au tribunal concernent l’éviction de locataires. « La Régie s’empresse de traiter les dossiers en non-paiement de loyer en 6 semaines tandis que les dossiers ouverts par les locataires peuvent souvent s’étirer sur une ou deux années, c’est inacceptable », s’insurge le porte-parole. Malgré que la Régie reconnaisse que plusieurs problèmes minent son organisation, le RCLALQ note un grave manque de volonté pour apporter les changements structurels nécessaires. À la veille de l’étude des crédits budgétaires, le RCLALQ souhaite un important rehaussement du budget de la Régie puisque celle-ci peine à remplir sa mission avec ses effectifs actuels.

Pour un tribunal juste et accessible

Les manifestant-e-s ont accroché des souhaits à la Place de l’Université du Québec pour inviter le ministre responsable, Martin Coiteux, à agir rapidement et faire cesser le deux poids, deux mesures à la Régie. « M. Coiteux doit prendre ses responsabilités et écouter les revendications des locataires du Québec. Il est grand temps que ça change, la Régie doit être un tribunal juste et accessible pour toutes et tous », réclame M. Roy-Allard.

Le RCLALQ est un regroupement provincial de 50 organismes de défense des droits des locataires. Il mène actuellement la campagne « La Régie du logement : Assez du deux poids, deux mesures ».

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