Montréal, le 17 mai 2017. En cette journée de commémoration du 375e anniversaire de la Ville de Montréal, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) désir mettre en lumière les conditions d’insalubrité vécues par encore trop de ménages locataires dans la métropole. Alors que le pont Jacques-Cartier s’apprête à être illuminé, le RCLALQ et plusieurs dizaines de locataires manifestent devant l’Hôtel de Ville et dans les rues du Vieux-Montréal pour dénoncer les piètres résultats de l’administration Coderre dans le dossier du logement et pour revendiquer des actions concrètes pour lutter efficacement contre les logements insalubres.
« M. Denis Coderre doit intervenir davantage pour régler les problèmes d’insalubrité des logements dans la métropole. La Ville de Montréal doit cesser de se cacher la tête dans le sable et doit, une fois pour toutes, appliquer sa réglementation sur la salubrité de manière prompte, soutenue et rigoureuse, notamment en appliquant des mesures coercitives envers les propriétaires délinquants », affirme Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ. « Malheureusement, M. Coderre semble plus préoccupé par les festivités du 375e de Montréal alors qu’au même moment, dans les immeubles de sa ville, des milliers de ménages locataires vivent dans des conditions totalement inacceptables. Si autant d’énergie et de ressources étaient dédiées au logement qu’aux festivités du 375e, les locataires pourraient cesser de craindre autant pour leur santé et leur sécurité ».
Les cas d’insalubrité ne sont pas isolés. Ces situations sont rencontrées par les intervenant-e-s des divers comités logement montréalais qui, quotidiennement, voient le parc de logements se dégrader rapidement en raison de la négligence des propriétaires et de l’inaction des autorités municipales. Selon la Direction de la santé publique de Montréal (DSP), 1 ménage sur 3 vit avec au moins un problème d’insalubrité.
« Messieurs Denis Coderre et Russell Copeman tentent de trouver de faux coupables pour justifier leur inaction dans la lutte à l’insalubrité en pointant les délais à la Cour municipale et la possibilité d’y être débouté ou encore la volonté de ne pas nuire à la « collaboration » avec les propriétaires. Pourtant, ce qui fait défaut est une véritable volonté politique d’appliquer la règlementation en vigueur », soutient M. Roy-Allard.
Le RCLALQ revendique l’utilisation systématique des mesures coercitives prévues dans le Règlement sur la salubrité, l’entretien et la sécurité des logements lorsque les délais accordés pour exécuter les travaux ont été dépassés. « La Ville doit remettre davantage de constats d’infraction, effectuer les travaux en lieux et place pour ensuite facturer les propriétaires ainsi qu’émettre des avis de détérioration dans les cas les plus critiques », plaide le porte-parole du RCLALQ.
Tous les Montréalaises et Montréalais devraient pouvoir se loger dans un logement où leur santé et sécurité ne sont pas en jeu. Pour le RCLALQ, nous ne pourrons être fièr-e-s de notre ville tant que ce défi ne sera pas relevé.
Les problèmes d’insalubrité s’inscrivent dans un contexte plus large. Selon la DSP, ce sont les locataires plus pauvres qui sont les plus durement touché-e-s par les logements insalubres. À Montréal, 34% des ménages vivent sous le seuil de la pauvreté et il faut plusieurs années pour obtenir un logement social. C’est pour ces raisons que le RCLALQ appuie et invite à la participation à la semaine d’occupations pour du logement social du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) qui se déroulera à partir du 22 mai dans plusieurs régions du Québec.