Montréal, le 28 novembre 2017 – Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) réagit au Rapport sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) afin de rappeler la difficulté croissante des ménages locataires à accéder à un logement en bon état, de taille suffisante et abordable. « Les taux d’inoccupation sont en baisses au Québec en 2017, tout particulièrement pour les grands logements. Ce sont donc les familles qui écoperont le plus, elles qui ont déjà des difficultés à trouver des logements convenables à juste prix. Malheureusement, les loyers augmentent beaucoup plus vite que les revenus et les ménages locataires doivent trop souvent couper dans leurs besoins de base pour payer le loyer », plaide Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ. Le Regroupement revendique l’instauration d’un contrôle des loyers universel et obligatoire et c’est à la ministre responsable de l’Habitation, Lise Thériault, de protéger les locataires face aux hausses de loyer abusives.
Des loyers trop chers
Pour l’ensemble du parc de logements locatifs du Québec, le taux d’inoccupation, à 3,4%, a baissé d’un point comparativement à l’an dernier. « Si tous les logements disponibles sur le marché étaient loués à des prix abordables, nous pourrions nous réjouir du taux moyen légèrement au-dessus du seuil d’équilibre (3%), or ce n’est pas la réalité », souligne M. Roy-Allard.
Toutes catégories confondues, le prix des logements est en hausse partout au Québec. Les données de la SCHL indiquent une augmentation de près de 2% du loyer moyen dans la dernière année. Pourtant, les revenus des ménages locataires augmentent très peu, tout particulièrement ceux des personnes travaillant au salaire minimum et celles vivant de l’aide sociale. « Se loger dans un logement d’une chambre coûte en moyenne 667$ par mois alors que les prestations d’aide sociale pour une personne vivant seule sont de 628$ par mois. Sommes-nous surpris qu’autant de locataires n’arrivent pas à joindre les deux bouts et se fassent jeter à la rue par leur propriétaire en raison de problèmes de paiement du loyer ? », s’indigne le porte-parole du RCLALQ. « L’augmentation continue du prix des loyers mine le droit au logement en limitant l’accès à un logis convenable et abordable en plus d’accentuer la précarité des locataires », précise Maxime Roy-Allard.
Le taux de rotation des logements
Une nouveauté depuis l’an passé, la SCHL indique le taux de rotation des logements, et les données sont fort préoccupantes. Dans certaines régions comme Gatineau, Québec, Saguenay, Trois-Rivières et Sherbrooke, entre 20% et 26% des logements changent d’occupantEs chaque année. « Les propriétaires profitent du changement de locataires pour augmenter considérablement le prix des loyers. Plus le taux de roulement est élevé, plus les logements deviennent inabordables et donc inaccessibles pour les ménages locataires à faible revenu », note le porte-parole.
Toute comme l’an passé, la situation des logements de trois chambres et plus est particulièrement inquiétante. Par exemple, dans certains arrondissements montréalais comme le Plateau-Mont-Royal, LaSalle, Montréal-Nord et Ahuntsic-Cartierville les taux d’inoccupation sont dangereusement près de 0%.
« Le taux d’inoccupation des grands logements demeure plus bas que les autres catégories de logement. Ce sont également ces logements qui subissent les plus fortes augmentations de loyer, avec une hausse de 2,5% en moyenne comparativement à environ 2% pour les autres catégories. En somme, les familles s’appauvrissent davantage ou choisissent de se loger dans un logement qui ne répond pas à leurs besoins faute de trouver mieux à prix raisonnable » constate le porte-parole du RCLALQ.