St-Hyacinthe, le 7 octobre 2019. En collaboration avec des organismes communautaires locaux, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) marche dans les rues de St-Hyacinthe pour dénoncer les menaces d’éviction qui planent au-dessus de la tête d’une vingtaine de ménages locataires aînés. Ces locataires de la rue St-François sont dans la mire du promoteur Groupe Sélection qui désire démolir leur logement pour faire place à un immeuble résidentiel de 6 à 8 étages. En pleine Journée mondiale de l’habitat, les manifestantEs interpellent à la fois le maire de St-Hyacinthe Claude Corbeil, Groupe Sélection et la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation Andrée Laforest pour mettre un frein à ces évictions et à protéger le droit au maintien dans les lieux des locataires.
Le Comité Logemen’mêle, organisme de défense des droits des locataires à St-Hyacinthe qui suit le dossier de près depuis plusieurs années, se dit très inquiet pour les locataires de la rue St-François : « Les locataires à risque d’éviction sont pour la plupart des aînéEs qui habitent leur logement depuis longtemps. Il est inacceptable et dommageable d’effectuer des pressions sur un groupe d’individus vulnérables pour ainsi les inciter à partir. N’oublions pas que St-Hyacinthe vit actuellement une importante pénurie de logements décents avec un taux d’inoccupation de 1,4% et que les loyers abordables sont rarissimes », dénonce le porte-parole du Comité Logemen’mêle, David-Alexandre Grisé.
Le projet immobilier de Groupe Sélection s’inscrit dans une volonté de la Ville de St-Hyacinthe de densifier le centre-ville. Loin de faire consensus chez les MaskoutainEs, ce projet résidentiel est depuis peu possible suite à une modification du plan d’urbanisme par la Ville. Or, le RCLALQ, le Comité Logemen’mêle et plusieurs organismes communautaires de St-Hyacinthe soulèvent l’ironie et le manque de vision derrière le fait de détruire des logements abordables pour faire place à des logements locatifs neufs à des prix beaucoup plus élevés. Les manifestantEs réclament l’intervention du maire Corbeil afin que les évictions de locataires de la rue St-François soient définitivement abandonnées.
Devant de telles injustices, le RCLALQ interpelle la ministre Andrée Laforest pour qu’elle profite de l’étude du projet de loi 16 pour renforcer les droits des locataires. Les menaces d’éviction de la rue St-François ne sont qu’un cas parmi bien d’autres dans la province. « Reprises de logement, évictions pour subdivision ou agrandissement, rénovictions, démolitions, pressions et harcèlement, etc., les atteintes au droit au maintien dans les lieux sont nombreuses au Québec. La ministre Laforest doit réformer la Régie du logement et mieux protéger les droits des locataires », réclame le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard.