Montréal, le 22 janvier 2020 – Suite à la publication des estimations moyennes d’augmentation de loyer par la Régie du logement, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) invite les locataires à la plus grande prudence. Dans un contexte de crise du logement, les propriétaires immobiliers en profiteront encore davantage pour demander des augmentations injustifiées. Le RCLALQ recommande aux locataires d’examiner attentivement leur hausse de loyer et de refuser toute augmentation jugée abusive.
De plus, le Regroupement déplore le caractère facultatif des taux publiés par la Régie du logement. Il exhorte la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, à mettre en place un contrôle obligatoire des loyers pour mieux protéger les locataires et freiner les effets de la crise du logement.
Estimations moyennes d’augmentation 2020
Logement non chauffé | 1,2% |
Logement chauffé | |
À l’électricité | 1% |
Au gaz | 1,4% |
Au mazout | 0,6% |
Les récentes données publiées par la Société canadienne d’hypothèques de logement (SCHL) ont montré que les hausses moyennes de loyer sont très fortes à l’échelle du Québec : 5,2% entre 2018 et 2019, et 16% au cours des 5 dernières années.
« Pour les prochaines années, on peut s’attendre au pire. Plus les logements sont rares, plus les loyers augmentent », s’inquiète le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard. « Les chiffres montrent bien que les propriétaires augmentent fortement les loyers. Les associations de propriétaires contribuent même à cette frénésie en suggérant à leurs membres de ne pas tenir compte des estimations moyennes de la Régie du logement et à augmenter abusivement les loyers. La ministre Laforest doit instaurer un contrôle des loyers sans plus tarder. Les quelques 200 000 ménages locataires québécois qui accordent plus 50% de leur revenu au loyer n’ont plus de marge de manœuvre ».
Refuser sa hausse de loyer, c’est un droit !
Beaucoup de locataires croient à tort que refuser une augmentation de loyer implique de devoir quitter le logement. Dans les faits, les locataires ont 1 mois à la suite de la réception de l’avis pour refuser la hausse, ou toute autre modification proposée au bail, et ce, tout en conservant leur logement.
Pour évaluer le caractère excessif d’une hausse de loyer, il faut avoir en main certaines informations : les estimations moyennes publiées par la Régie, la variation des taxes foncières et scolaires ainsi que le montant des travaux majeurs effectués dans le logement et l’immeuble. À ce titre, avec les récentes baisses de taxes scolaires dans plusieurs régions du Québec, les augmentations de loyer permises seront plus faibles pour bon nombre de logements.
Puisqu’il peut être difficile d’effectuer de tels calculs, le RCLALQ invite les locataires à communiquer avec le comité logement de leur secteur pour obtenir de l’aide. Le RCLALQ mène actuellement une campagne sur les réseaux sociaux pour informer les locataires de leur droit de refuser une hausse de loyer.