Montréal, le 29 avril 2020 – À la veille du 1er mai, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) était impatient de connaître le plan d’action en habitation du gouvernement du Québec afin de venir en aide aux ménages locataires durement touchés par les conséquences de la pandémie. Or, le Regroupement est insatisfait des mesures annoncées et déplore que rien ne soit mis en place pour éviter une catastrophe au 1er juillet. Le gouvernement du Québec doit s’assurer qu’aucun ménage locataire ne se retrouve à la rue en pleine crise sanitaire et doit offrir une aide financière plus considérable pour les locataires les plus pauvres.
Deux poids, deux mesures
Le RCLALQ s’interroge du deux poids, deux mesures des mesures annoncées aujourd’hui. La première sera offerte sous forme de prêt aux locataires avec des difficultés de paiement de loyer. La deuxième est une subvention pour couvrir des frais d’hébergement pour les ménages qui se trouvent dans l’impossibilité d’intégrer leur future habitation en raison des retards sur les chantiers de construction. « Avec ces mesures, le gouvernement subventionne des ménages mieux nantis qui ont les moyens d’habiter une construction neuve alors qu’il conduit les plus précaires vers l’endettement », dénonce Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ.
Plutôt que d’offrir une subvention non remboursable telle que réclamée par les groupes de défense des droits des locataires, le gouvernement opte plutôt pour un prêt d’au maximum 1500$ valable pour 2 mois et qui sera directement versé au propriétaire. « Pour les personnes les plus pauvres, l’endettement n’est pas une solution », dénonce le porte-parole. « En temps normal, plusieurs d’entre elles doivent déjà se débrouiller avec un budget très serré et il leur sera très difficile d’ajouter un paiement supplémentaire au cours de l’année à venir ». De plus, ce prêt est valable pour une courte période seulement. « Il serait faux de croire que les difficultés de paiement des locataires se limiteront à 2 mois », croit monsieur Roy-Allard.
Rien pour contrer une éventuelle vague d’évictions
À l’heure où le gouvernement annonce le déconfinement progressif de la province, le RCLALQ s’inquiète que le plan d’action ne prévoie pas la prolongation du moratoire sur les expulsions de locataires qui est présentement en vigueur pour toute la durée de l’état d’urgence sanitaire. « Le gouvernement doit tout mettre en oeuvre pour s’assurer qu’aucun ménage locataire ne se retrouve sans logis au cours des prochains mois, c’est une question de santé publique. La ministre Laforest doit absolument étendre le moratoire sur les expulsions pour plusieurs mois supplémentaires », réclame le porte-parole.
Finalement, le RCLALQ est vivement déçu que les mesures d’aide pour le relogement soient uniquement offertes aux locataires en attente d’une construction neuve qui ne pourra pas être livrée à temps. « La pandémie risque de jeter plusieurs personnes à la rue. Le gouvernement doit élargir ce programme de subvention à tous les ménages à risque de se retrouver sans logement », réclame monsieur Roy-Allard.