Montréal, 24 avril 2022 – Dans le cadre de la 10e Journée des locataires, des militantEs pour le droit au logement manifestent présentement dans le quartier Verdun à Montréal pour dénoncer la crise du logement qui touche la plupart des régions de la province et qui s’est aggravée pendant le mandat du gouvernement de François Legault. À l’appel du Regroupement des comités logement et associations de locataire du Québec (RCLALQ), les manifestantEs réclament notamment la démission de la ministre de l’Habitation, Andrée Laforest, en raison de son inaction dans ce dossier au cours des quatre dernières années.
En refusant de reconnaître les problèmes de logement (loyers trop chers, évictions frauduleuses, insalubrité, discrimination, etc.) qui se manifestent dans une grande partie de la province, le gouvernement caquiste a brisé le lien de confiance avec les locataires, mais également avec les organismes les représentant. « À de trop nombreuses reprises, le parti de François Legault a montré sa déconnexion totale des enjeux vécus par les locataires. Non seulement la CAQ se prête au jeu des lobbys de propriétaires immobiliers en s’abstenant de poser des gestes concrets pour mettre fin à la crise, mais son inaction découle d’une incompétence notoire qui doit se solder par la démission de la ministre. On ne peut se permettre d’attendre l’élection provinciale à l’automne pour remplacer Andrée Laforest. La situation est critique et des mesures doivent être prises dès maintenant », clame Marjolaine Deneault, porte-parole du RCLALQ.
À l’approche du 1er juillet, le Regroupement craint le pire, notamment pour les locataires qui cherchent à signer un bail dans les régions situées à l’extérieur des grands centres urbains. « La crise du logement ne touche plus seulement les grands centres ou certaines régions, mais l’ensemble du Québec. Le plus récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) indique que des villes comme Granby, Drummondville, Joliette, Rouyn-Noranda et Rivière-du-Loup ont des taux d’inoccupation moyens qui frôlent le 0%. La SCHL ne publie pas de données pour les municipalités de moins de 10 000 habitantEs, mais on sait que les logements y sont encore plus rares. Les locataires ne peuvent plus s’éloigner des centres urbains pour trouver un logement, la pénurie est généralisée, il n’y a nulle part où aller. Un plan d’urgence doit être rapidement mis en place, et ce, dans l’ensemble du Québec », souligne la porte-parole.
Un contrôle des loyers : une solution à la crise du logement
Pour mettre fin à la crise du logement et pour que cessent les évictions, le harcèlement, l’intimidation et la discrimination vécue par les locataires, le Regroupement demande au gouvernement, la mise en place des mesures suivantes :
- Un gel immédiat des loyers pour tout le Québec
- L’utilisation obligatoire des taux moyens de variation de loyer publiés annuellement par le Tribunal administratif du logement
- L’instauration d’un registre des loyers
Le RCLALQ dénonce depuis longtemps l’inefficacité des mécanismes actuels prévus dans la loi
pour encadrer les hausses de loyer puisque c’est sur les épaules des locataires que repose essentiellement le fardeau du refus. Soit par méconnaissance de leurs droits ou par peur de représailles, trop peu de locataires s’opposent à une hausse de loyer. Et en l’absence d’un registre des loyers, il est très difficile de contester une hausse abusive imposée lors d’un changement de locataires.
Pour de plus amples informations sur nos demandes, nous vous invitons à consulter le document « Pour un contrôle des loyers ».