Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec

Rentrée parlementaire : le RCLALQ réclame un code du logement provincial

Montréal, 31 octobre 2012. Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) dévoilait aujourd’hui cinq maisons des horreurs dans autant de municipalités. Par ce geste symbolique, les locataires voulaient illustrer concrètement les problèmes d’insalubrité et de détérioration du parc locatif. Ironisant sur l’halloween, les locataires ont demandé au gouvernement de mettre fin à la mascarade des propriétaires et d’instaurer sans plus tarder un code du logement provincial.


À Montréal, près d’une centaine de locataires se sont donnés rendez-vous au domaine Renaissance à St-Léonard, un des immeubles visé par le plan d’action sur la salubrité des logements. « Ici, malgré l’intervention de la Ville pour faire les travaux en lieu et place des propriétaires, les travaux correctifs sur les immeubles n’ont toujours pas été réalisés, laissant les locataires avec des logements plein de moisissures et infestés de vermine. Aucune mesure de suivi particulière n’est prévue pour s’assurer de la salubrité des logements » s’est indignée France Emond, porte-parole du RCLALQ. D’autres locataires s’étaient rassemblés à Laval, Québec, Trois-Rivières et Valleyfield.
Selon le RCLALQ, des centaines de milliers de locataires sont aux prises avec des problèmes de logement. Les locataires doivent coexister avec de la vermine ou endurer des problèmes de plomberie, voire des installations électriques défectueuses. D’autres subissent la présence d’infiltration d’eau et de moisissure. Enfin, plusieurs ne peuvent que constater l’état de détérioration du cadre bâti (murs, planchers et plafonds). Selon le recensement de Statistique Canada (2006), 112 755 logements locatifs nécessitaient des réparations majeures et 328 365 autres nécessitaient des réparations mineures. Tous ces logements locatifs ont besoin de réparations afin de protéger adéquatement la santé et la sécurité des locataires.


Jusqu’à maintenant moins d’une dizaine de municipalités au Québec se sont dotées d’un règlement sur la salubrité des logements avec des résultats mitigés a soutenu madame Emond. À Montréal, les groupes dénoncent le laxisme dans l’application du règlement, le nombre insignifiant de constats d’infraction émis aux propriétaires fautifs, le manque de suivis des dossiers et l’absence de plan d’action en amont pour s’assurer de l’entretien des logements.


Pour les 1100 autres municipalités sans code du logement comme Laval ou Beauharnois, la situation est pire. Les locataires aux prises avec des logements en mauvais état sont tout simplement sans recours auprès de leur municipalité. Selon le RCLALQ, il est inadmissible qu’autant de ménages locataires soient sans protection.


Afin de mettre aux normes le parc de logements locatifs vieillissant, le RCLALQ demande un code du logement provincial. « Il faut que tous les immeubles dans toutes les municipalités soient visées et que les normes minimales pour la santé et la sécurité soient uniformisées.» L’idée même d’un règlement différent d’une municipalité à l’autre serait contre-intuitive selon France Emond, porte-parole du RCLALQ. « Si le sol d’un vide sanitaire ou d’une cave doit être sec pour que l’immeuble soit en bon état, on voit mal pourquoi il en irait autrement selon l’endroit où est situé l’immeuble » précise-t-elle. À l’occasion de la rentrée parlementaire, le RCLALQ interpelle le nouveau gouvernement sur cet important enjeu et demande au ministre Sylvain Gaudreault l’instauration d’un seul et unique code du logement sur l’ensemble du territoire.

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