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Règlement concernant les établissements d’hébergement touristique : le RCLALQ salue une réglementation prometteuse, mais demande des actions concrètes

Montréal, le 18 mars 2025 – Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) accueille favorablement la nouvelle réglementation municipale qui encadre la location à court terme via des plateformes comme Airbnb. 

En restreignant cette pratique à la période estivale et en exigeant un permis municipal, la Ville de Montréal reconnaît enfin l’impact néfaste de ces locations sur l’accessibilité et l’abordabilité du logement. Cette mesure constitue une avancée dans la protection du parc locatif, bien que des inquiétudes demeurent quant à son application effective.

Une réglementation qui doit être appliquée rigoureusement

Depuis des années, les comités logement et associations de locataires dénoncent le retrait massif de logements du marché locatif en raison de la spéculation liée à la location à court terme. La crise du logement exige des actions fortes et immédiates, et si cette réglementation est un pas dans la bonne direction, son succès dépendra de sa mise en œuvre rigoureuse. 

Trop souvent, les règlements adoptés restent sans effet sur le terrain par manque de ressources pour en assurer le respect. L’expérience avec la loi 25, qui oblige les plateformes à vérifier la conformité des hôtes sous peine d’amendes, démontre bien les limites de telles initiatives si elles ne sont pas appliquées avec fermeté.

Des ressources insuffisantes pour faire respecter la loi

La Ville prévoit d’augmenter le nombre d’inspecteur·trices municipaux, une mesure nécessaire mais encore trop timide. Face à la multiplication des locations illégales, une intervention vigoureuse s’impose : inspections fréquentes et sanctions dissuasives sont essentielles.

Le RCLALQ craint également que cette réglementation n’encourage l’essor des baux de 9 mois, permettant aux propriétaires de contourner les restrictions en louant à court terme durant l’été, maximisant ainsi leurs profits aux dépens des locataires. Pire encore, certains pourraient laisser leurs logements vacants toute l’année pour les réserver exclusivement à la location touristique estivale, en pleine crise du logement.

Le RCLALQ revendique l’interdiction complète de la location à court terme dans tout logement locatif. Toutefois, si la Ville veut réellement freiner ce phénomène, elle doit s’assurer que cette réglementation soit appliquée avec rigueur. Cela implique des inspections accrues, des amendes suffisamment élevées pour être dissuasives et une réelle volonté politique de défendre le droit au logement. 

Sans ces mesures, cette nouvelle réglementation risque de rester une promesse creuse, incapable d’apporter des changements tangibles pour les locataires montréalais·es.

Renseignements et demandes d’entrevue :
Eloïse Bolduc, chargée de communication, 514-781-2220, eloise@rclalq.qc.ca

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